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L’UMP d’Oujda accompagne la dynamique de développement de l’arganiculture


Pleinement consciente de l’importance de l’approche participative visant à faire de la biodiversité et de sa conservation un réel moteur de développement socio-économique local, l’Université Mohammed Premier (UMP-Oujda) est activement engagée dans la dynamique de reboisement et de développement de l’arganier dans la région de l’Oriental.

Encouragée par l’ambitieux programme de recherche scientifique sur l’arganier mené depuis plusieurs années par une équipe de professeurs-chercheurs de la faculté des sciences, cette université œuvre concrètement au développement de l’arganiculture, notamment la composante relative à la production et la qualité de plants d’arganier, cet arbre endémique du Maroc, célébré le 10 mai de chaque année par la communauté internationale.

L’objectif étant de favoriser l’extension des superficies et d’améliorer les potentialités de production de l’arganier, pour que cet arbre retrouve sa place dans les systèmes agraires de la région.

Dans ce sens, l’UMP affirme avoir déjà livré plus de 6.000 plants d’arganier produits à la station expérimentale de la Faculté des Sciences au département des Eaux et Forêts pour leur plantation dans la commune de Chouihia (province de Berkane), alors que 4.000 autres plants seront livrés incessamment.

Notant le lien étroit entre la recherche scientifique et le développement durable, à fortiori pour l’arganier, Abdelbasset Berrichi, biologiste et l’un des membres de l’équipe des chercheurs dans le domaine «Horticulture, paysage et foresterie» au laboratoire «Amélioration de la Production Agricole, Biotechnologie et Environnement (LAPABE)» de la faculté des Sciences d’Oujda, a expliqué, dans une déclaration à la MAP, que cette équipe a débuté la recherche sur l’arganier, des Beni Snassen en particulier, il y a maintenant plus de 20 ans.

Contrairement au Sud du Maroc où prospère cet arbre mythique, dans la région de l’Oriental il ne reste qu’un petit îlot d’arganier couvrant près de 700 hectares d’une faible densité, assurément, mais qui se distingue par des espèces qui s’adaptent parfaitement aux conditions édapho-climatiques de la région, a-t-il fait remarquer.

Et d’expliquer que les premiers travaux de recherche de son équipe ont commencé en 1998 par la délimitation géographique de l’arganier dans l’Oriental, pour passer ensuite aux techniques de production de plants à partir de graines ou de noyaux, et à l’optimisation de l’opération de plantation, ce qui a permis d’obtenir un taux de réussite évalué entre 90 et 100 pc pour les plants gardés au niveau de la pépinière pendant une durée allant de 18 à 24 mois.

Selon lui, la très forte demande du marché national et international en huile d’argan requiert la protection de l’écosystème arganeraie mais aussi la multiplication des efforts pour contribuer à la domestication de cet arbre endémique et à l’utilisation de génotypes performants en termes d’homogénéité, de production et de qualité de l’huile.

«Le développement et l’extension de la culture d’arganier et sa réussite, comme c’était le cas pour l’olivier, nécessite un soutien de l’Etat au profit des agriculteurs, d’un côté, et le renforcement de la recherche scientifique sur l’optimisation des besoins en eau et en éléments fertilisants, les techniques de taille et l’entretien général, de l’autre côté», a insisté M. Berrichi.

Dans cette même veine, il a assuré que la Faculté des Sciences d’Oujda, où sont plantés des dizaines d’arbres d’arganier et qui était la première à créer une variété sans épines, est déterminée, avec le soutien total du président de l’UMP, à continuer à mettre le savoir-faire et les compétences de ses chercheurs au service de l’approfondissement de la recherche sur les techniques fondamentaux de la modernisation de l’arganiculture.

Il a noté à ce propos que la station expérimentale de la faculté sera bientôt dotée de nouveaux équipements, notamment une serre de 500 m2 avec le matériel nécessaire pour contrôler l’atmosphère interne, et ce pour améliorer davantage la production de plants d’arganier et d’autres espèces, affirmant que l’UMP sera l’unique université au Maroc disposant de ces équipements d’un coût d’environ 3 millions de dirhams (MDH).

Il rappelé par ailleurs que le programme de coopération entre l’UMP et la Direction régionale des Eaux et Forêt, lancé depuis plus de trois ans, prévoit la production et la livraison d’un total de 10.000 plants d’arganier à l’horizon 2022, précisant à cet égard que 6.000 plans ont été effectivement livrés pour plantation, dont 3.000 à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de l’arganier (10 mai), et les 4.000 restants seront prêts très prochainement.

De son côté, Noureddine Kouddane, également enseignant à la Faculté des Sciences (département de biologie) et membre de l’équipe de recherche «Horticulture, paysage et foresterie», a mis en avant les formations particulières dédiées à l’horticulture au sein de cette faculté et leur étendue.

Il s’agit d’une licence professionnelle dite «Horticulture ornementale et espace vert» et qui est installée depuis 2009, précisant que beaucoup de promotions ont été ainsi formées et que le taux d’insertion des lauréats est très satisfaisant.

L’autre formation est un master spécialisé «Ingénierie horticole et paysagère» qui permet aux étudiants ayant suivi une formation générale en biologie ou une formation professionnalisante en horticulture d’acquérir, en deux années d’enseignement, un cursus approfondi dans le domaine de l’horticulture et de l’aménagement, la maintenance et la gestion des espaces verts, a-t-il poursuivi,.

Soulignant l’intérêt accordé à l’aspect pratique dans la formation en horticulture afin de permettre aux étudiants d’être en contact avec la profession et les professionnels, il a dit que la Station expérimentale de la Faculté des Sciences, créée en 2010, a été d’un grand apport en termes de renforcement de l’aspect pratique effectué par les étudiants et d’installation de travaux de recherche axés notamment sur l’arganier, le safran, le caroubier et les plantes ornementales et couvre-sol, d’où l’importance de l’étendue du champ d’intervention de ces formations.

En outre, la Station dispose d’un arboretum où sont présentés quelque 160 espèces d’arbres d’ornement et fruitiers et permet de mettre les étudiants en contact avec la biodiversité, en général, de même que de suivre et d’analyser le comportement de plusieurs espèces d’arbres provenant de différentes régions, a-t-il conclu.

Le Directeur régional des Eaux et Fôrets de l’Oriental, Hamou Zaki Youssef, a expliqué, quant à lui, que l’arganier dans cette région couvre 664 Ha répartis sur trois zones avec des densités différentes, en l’occurrence Jbel Aklim (420 Ha), Beni Snassen (64 Ha) et Jbel Tekarmine (180 Ha), avec une production allant de 20 à 100 Kg par arbre.

S’agissant des actions menées pour la préservation et le développement de cette filière, il a noté les efforts déployés par le département des Eaux et Forêts en collaboration avec les autorités locales, l’UMP, le Centre national de la recherche agronomique et la commune de Chouihia, rappelant la signature d’une convention de partenariat visant, entres autres, la préservation de l’écosystème arganeraie, l’intensification du reboisement avec l’encouragement des initiatives privées de plantation d’arganier, et le renforcement de la recherche scientifique.

M. Hamou Zaki qui a salué le soutien apporté par l’UMP aux actions de régénération, a mis en exergue le programme prévu au niveau de la région de l’Oriental pour la réhabilitation et la régénération de l’arganier sur 400 ha, et ce dans le cadre de la nouvelle stratégie «Forêts du Maroc 2020-2030».

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