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Colloque national: Langues et Cultures : Limites, oppositions et redéfinition.

2019-04-30 2019-04-30


Université Mohamed Premier - Faculté Pluridisciplinaire Nador

Master Langues, Cultures Marocaines et Écologie organise un colloque national autour de : Langues et Cultures : Limites, oppositions et redéfinition.

Argumentaire.

A travers cette thématique, nous souhaitons inviter à la réflexion sur la dichotomie langue/culture, objet de plusieurs occupations scientifiques. Est-ce qu’il est une culture dans le monde entier qui s’est propagée pour exercer son autorité sur les hommes sans se fusionner avec une (des) langue (s) écrite (s) ou orale (s) ? Existe-t-il une activité humaine dépouillée du langage comme partie intégrante ? Langues et cultures, deux éléments qui se conçoivent ensemble, ne se mettent jamais, d’elles mêmes, en conflits. Certes, l’histoire est bien remplie de guerres ethniques et linguistiques. Mais, qu’on y prenne bien garde, Ce n’est plus la multiplicité des cultures et des langues qui engendrent ces conflits, mais c’est l’esprit d’égocentrisme qui anime ceux qui se croient supérieurs et dominants, c’est en un seul terme, le sentiment du prosélytisme auquel, semble-t-il, aucune civilisation n’a échappé, source d’autant de blessures difficilement gérables.  

Il s’agit donc, de revenir, dans une optique objective sur certaines limites caractérisant les langues maternelles à posture orale, comme étant une forte marque d’expression identitaire. Comment ces langues sont perçues par les locuteurs adeptes ou propriétaires de ces codes ? Cela nous incitera à revisiter la relation du locuteur, tiers-mondiste, en l’occurrence, avec sa propre langue. Un rapport marqué, assez souvent, par une bonne dose d’insouciance et de mépris, deux comportements « pathologiques » adoptés sous l’effet du phénomène de l’aliénation. S’agit-il, au fait, de limites produites par les locuteurs envers leur propre patrimoine ? Sont-elles des limites d’une nature, autre que tout ce que signifie l’aliénation ?

Certes, certains outils langagiers, comme celui du métalangage relatif aux sciences dites exactes, ne sont-ils qu’une série de ces limites ? Mais encore une fois, est-ce une contrainte intrinsèque aux langues ou un manque d’investissement linguistique des locuteurs ? On doit opter pour la raison humaine, puisque ce sont les sociétés qui ont produit les langues et non l’inverse, et par là, les limites qui les unissent à cet héritage. Il s’agit là d’une thèse susceptible de déclencher toute une réflexion autour de l’emprunt, mais c’est toujours la notion des « frontières » qui s’enclenche entre les lexiques et les cultures. Doit-on s’efforcer de nommer ce qu’on n’a pas inventé ? Quand on s’engage dans ce phénomène d’épuration excessif, le risque de « fabriquer » une langue minorée n’est-elle pas asphyxiée par ces limites – qui dénotent le pouvoir de quelques langues sur les autres ?

Qu’en est-il des cultures ? Ont-elles pu garder leur originalité face aux défis de l’émergence de cette société « wébique » mondiale qui a envahi le globe sans qu’aucune frontière ne puisse en limiter l’essor, un tel phénomène qui a engendré une sorte de déconstruction culturelle devant laquelle les deux institutions qui sont censées s’occuper de la socialisation des locuteurs issus de la nouvelle génération, la famille et l’école, se sentent dépassées. Il s’agit là, d’un autre « marasme » qui s’ajoute au « laxisme » de l’homme moderne, qui, à force de faire un usage défaillant des « social-médias », il s’est trouvé devant des relations humaines et sociales théâtralisées. Autrement dit, on assiste à un détachement jamais prévu des schèmes mentaux de la nouvelle génération par rapport à ceux de leurs parents et de là, chez ces sujets absorbés par cette culture numérique, la perception des choses, leurs comportements, leurs attitudes, leurs conduites cognitives et affectives, tout cela devient une prescription puisée dans ce qu’on appelle l’Internet.

Face à ce phénomène, les parents, quoiqu’ils ne le disent pas assez souvent, se sentent dépossédés de leurs enfants ; les langues et les cultures « indigènes », conçues généralement avec  dédain et arrogance, ne représentent plus des centres d’intérêt pour des « enfants » qui ont un seul souci dans leur vie, se faire  connecter à ce grand « boulevard obscure au milieu de la nuit », le monde virtuel.

Qu’est ce qu’il convient de faire face à un tel phénomène dont l’impact négatif commence à se faire sentir sur le regard que porte cette « débile » et nouvelle génération, sur ses langues et ses cultures ? Maintenant, des répercussions négatives se font enregistrées au niveau des valeurs établies qui marquaient « la fierté » de nos sociétés, qui se décomposent avec l’émergence de la violence, ce « spectacle morbide » devient de plus en plus apprécié. Dans cette ambiance, la tolérance semble devenir une bassesse.

A travers donc ce texte, nous invitons à contribution à une festivité scientifique dont les concepteurs souhaitent se lancer dans une tentative de réflexion pour apporter des réponses à ces interrogations imposées par les temps modernes.

Quelques axes de réflexion

  • Langues maternelles et langues étrangères.
  • L’emprunt.
  • La métalangue.
  • Le langage et le virtuel.
  • Langues et diversité.
  • Cultures et civilisations.
  • Langues, Cultures et aliénation.
  • Langues maternelles et traduction.
  • Déconstructions culturelles.

Coordinateur du colloque : Pr. CHICAR Mouman.

Les propositions de contributions doivent être soumises à l’adresse électronique Suivante : chic_66@hotmail.fr

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